Rêver d’action

Depuis quelques jours, j’étais cantonné aux corvées administratives au commissariat. Si physiquement, je me sentais à nouveau en pleine forme, il était difficile d’expliquer comment j’avais pu me remettre aussi rapidement d’une chute de plusieurs étages. Je n’allais clairement pas crier au poste de police, que j’étais un loup doublé d’un chasseur qui guérit plus vite que son ombre. Non… Alors j’avais fait le malade imaginaire depuis que j’avais repris le travail et j’étais resté au poste, me gratifiant d’une belle pile de dossier et de paperasse à faire.

Ce n’était clairement pas un job pour moi, rester derrière un bureau et ne pas pouvoir courir après des loustics, voleur et autres criminels notoires, mais bon, je n’avais pas vraiment le choix dans le cas présent. Alors ce matin, j'avais pris le temps d’aller me chercher une boisson chaude au petit café du coin de la rue avant d’aller au travail. Et dans le même temps, j’avais également pris une boisson chaude pour une de mes collègues qui, comme moi, était obligée de rester au bureau pour d’autres raisons, mais qui détestait tout autant cette situation que moi.

C’est donc avec le sourire que je me pointe malgré tout à son bureau pour déposer devant elle, le gobelet encore fumant tout en la saluant :

« Salut Aylin…  'Parait qu’on va se coltiner des fouilles de dossiers aujourd’hui alors j’me suis dit qu’un remontant ne nous ferait pas de mal… C’est sans caféine t’en fais pas. »

Je retourne à mon poste et m’installe en retirant, veste et affaires avant de prendre la direction de la salle de réunion qui avait été mise à notre disposition pour l’occasion. Le fait est que le commissariat était sur une affaire ancienne et l’on avait demandé à ceux qui restaient au poste de reprendre des anciens dossiers pour avoir un regard neuf sur l’affaire. En somme, enquêter tout en scrutant des vieux papiers miteux. Je soupirais en entrant dans la pièce et en voyant les dizaines, si ce ne sont pas les centaines de petits cartons typiques de la police et dans lesquels se trouvaient des centaines, si ce ne sont pas des milliers de dossiers.

« Hé ben, on as du pain sur la planche… »